< Sommaire | du 12 novembre 2005 au 19 novembre 2005
Mardi 15 novembre 2005, matin
Compte-rendu rédigé par Annick Lontin, Lyon 2
Cette bibliothèque, conçue par l’architecte Norman Foster vient d’être achevée ; elle a été ouverte au public le 14 septembre 2005.
Conçue comme une géode de 6 étages, le dernier niveau n’a pas été construit, ce qui lui donne un aspect un peu aplati et lui a valu le surnom de « cerveau » : « The Berlin Brain » Cet aspect est encore accentué quand on voit le plan architectural : deux moitiés bien régulières et des étages aux bords ondulés ressemblent vraiment à deux hémisphères cérébraux (croquis d’architecture joints).
La réussite architecturale est évidente ; la coque extérieure est doublée, formant sas thermique et incluant des pare-soleil. Le plus grand défaut est l’acoustique : aucune cloison ne monte du rez-de-chaussée à la voûte et le silence est de rigueur.
L’ensemble représente 6 300 m2 sur 5 niveaux plus un sous-sol. La capacité est de 800 000 monographies et 400 000 volumes de périodiques en libre accès, plus un magasin en sous-sol pour 40 000 livres.
Le bâtiment a coûté 18 millions d’Euros, financés par le Land de Berlin, maître d’ouvrages, l’Université a complété avec 2 millions d’Euros, consacrés à l’équipement : ordinateurs, fauteuils, quelques étagères.
Le projet architectural répondait à une demande précise : permettre la réunion de 11 bibliothèques des départements de philologie (Germanistik, Slavistik, Romanistik, etc…), comportant déjà 700 000 volumes, avec un nombre de places assises important : 639.
Les 11 bibliothèques avaient toutes une classification différente. Depuis la décision de fusion, la classification de la Bibliothèque de Bavière a été adoptée pour les nouvelles acquisitions ; les différents fonds cohabitent côte à côte et il est prévu des les reprendre plus tard. Cette option est très différente de celle que nous voyons le plus souvent dans les Services communs de Documentation des universités françaises lors d’intégration d’anciennes bibliothèques de facultés.
L’ensemble est prévu pour la consultation sur place ; le prêt est réservé aux enseignants et uniquement le week-end pour les étudiants.
Le public habituel est composé d’environ 5 000 lecteurs, la plupart sont des étudiants mais dans ce système de bibliothèque à la fois de l’Université et du Land de Berlin, tout Berlinois de plus de 16 ans peut s’inscrire.
L’implantation des ouvrages est compacte : 90 cm maxi entre les rayonnages. Les places assises sont situées en bordure des plateaux, le long de tables filantes et plus largement au 5e niveau.
Le public dispose d’environ 90 ordinateurs plus une vingtaine d’OPAC. Cet OPAC date de 1990 et presque 60 % du fonds est encore sur fiches.
La bibliothèque fonctionne avec 18 postes représentant 25 personnes. La bibliothèque est ouverte de 10 heures à 22 heures en semaine, 10 heures à 18 heures le samedi. Le personnel est présent à la banque d’accueil du rez-de-chaussée par plages de deux heures. De 20 heures à 22 heures le service est assuré par 2 étudiants, épaulés par un agent du service de sécurité de l’Université.
La bibliothèque centrale, située à 300 mètres possède encore des ouvrages de philologie, acquis avant 1990. Cette bibliothèque assure la logistique, la formation, etc… Il reste encore des bibliothèques isolées, représentant très peu de volumes (10 000 livres environ) La refonte complète est un processus long et difficile dont l’intérêt sera évident d’ici un ou deux ans ; après des réticences, les enseignants et utilisateurs trouvent très intéressant de découvrir les possibilités documentaires de cet ensemble unique. Chaque institut continue de financer partiellement l’ensemble, mais les sommes reversées diminuent et il était temps de fédérer ces 11 bibliothèques qui avaient tendance à multiplier les exemplaires de base, dans une gestion peu concertée.
Dans le contexte actuel des Services Communs de Documentation des universités françaises, cette visite était tout à fait passionnante : le chantier de fusion des bibliothèques est abordé d’une façon originale . La découverte architecturale est à elle seule un motif d’enthousiasme.
Accueil | Haut de la page | Dernière mise à jour le 28 mars 2006 à 19h00 | http://alain.caraco.free.fr/berlin2005/