Multimodal : le blog d'Alain Caraco

J'essaie de comprendre. Selon le Dauphiné Libéré, mardi 16 décembre 2014, un contrôleur est menacé avec une arme de poing par deux hommes ivres dans un TER Valence -Annecy. Le contrôleur a fait ce qu'il fallait : appeler la police ferroviaire, qui a arrêté les deux agresseurs et les a confiés à la police nationale. Jusque là, je comprends : le contrôleur a eu légitimement très peur, ses collègues et les autres voyageurs aussi.

C'est la suite que je ne comprends pas : de nombreux contrôleurs de la région SNCF de Chambéry cessent le travail, au nom du droit de retrait. Ce droit est reconnu aux travailleurs qui se sentent menacés par un danger nouveau. J'aurais pu le comprendre si les agresseurs courraient toujours, mais ils ont été rapidement arrêtés. Qu'attendent ces contrôleurs pour reprendre le travail ? La disparition de l'alcoolisme ? L'internement de toutes les personnes présentant des troubles psychiques ? Un contrôle à l'embarquement dans les gares TER comme dans les aéroports ?

Cela fait bientôt trois jours que les TER Rhône-Alpes sont gravement perturbés : retards importants, trains supprimés, information voyageurs déficiente. C'est aujourd'hui le début des vacances de Noël et gares et trains sont bondés. La grève dans les transports publics est encadrée : les grévistes se signalent 48 heures à l'avance et le transporteur annonce la veille quel sera le service minimum garanti le lendemain. Nous sommes ici dans une situation qui n'est ni l'excercice d'un droit de retrait (la cause nouvelle de danger a disparu), ni une grève légale (aucun préavis n'a été déposé). La SNCF, qui se refuse de parler de grève sauvage, emploie pudiquement l'expression "mouvement social" et ne peut même pas prévoir quelques heures à l'avance quels trains circuleront.

Je ne comprends pas ce qu'attendent ceux qui ont cessé le travail. En revanche, je comprends  assez bien les conséquences de type d'attitude à répétition : développement du covoiturage, ouverture de lignes d'autocars sur autoroutes concurrençant les TER, puis finalement, ouverture de tous les TER à la concurrence, éclatement de la SNCF, fin du statut de cheminot. Est-ce vraiment ce que veulent ceux qui ont cessé le travail ?

L'ADTC Savoie constate que la réorganisation des horaires intervenue le 11 décembre 2011 est une nécessité imposée par trois objectifs qu’elle approuve :

• la mise en service du TGV Rhin-Rhône qui va améliorer les relations entre Rhône-Alpes et l'Alsace ;
• les travaux de régénération des infrastructures rendus indispensables par l’incurie des pouvoirs publics de droite et de gauche qui ont négligé le réseau classique pendant 25 ans ;
• le cadencement destiné à augmenter la capacité du réseau.

Globalement, les nouveaux horaires sont meilleurs en Savoie que ceux, catastrophiques, mis en place en décembre 2010.

Cependant, des difficultés graves peuvent apparaître dans certains cas : inadaptation aux déplacements domicile-travail, suppressions de trains et d’arrêts, allongements de temps de parcours, correspondances plus difficiles. L'ADTC Savoie continuera d'intervenir pour obtenir des correctifs. Elle continuera aussi à réclamer l'ouverture des TGV et Lunéa entre Chambéry, Aix-les-Bains et Annecy aux voyageurs portant des billets et abonnements TER, sans réservation.

La région PACA a lancé depuis le 1er septembre 2011 une tarification TER très attractive : la carte ZOU! 50/75%. Elle permet à son porteur de bénéficier de 50% de réduction sur tous ses déplacements en TER sur la région PACA, et de 75% de réduction sur un trajet privilégié (trajet à définir au moment de l’achat). Valable un an, cette carte coûte 15€ pour les moins de 26 ans et 30€ à partir de 26 ans.

Pour donner une idée de prix, un trajet d'environ 100 km coûte :

• 16 € au tarif normal
• 8 € au porteur de la carte
• 4 € s'il l'a déclaré comme trajet privilégié

La région Pays-de-la-Loire vient de compléter sa tarification incitative pour les utilisateurs occasionnels, afin de les fidéliser. Deux cartes offrent 50% de réduction à leur porteur, quelle que soit la période :

• pour jeunes de 15 à 25 ans, la carte TIVA, pour un coût annuel de 15 €
• pour les personnes de 26 ans et plus, la carte FIFTI, pour un coût annuel de 60 €

Le week-end et les jours fériés, les porteurs des cartes TIVA et FIFTI peuvent faire bénéfier des 50% de réduction 1 à 3 accompagnateurs.

Le site web TER Rhône-Alpes affiche en page d'accueil :

TER Rhône-Alpes informe ses clients qu'en raison des départs en vacances d'hiver une forte affluence est annoncée sur le réseau TER entre Lyon et les vallées alpines les week-ends des 19/20 et 26/27 février.

En effectuant une recherche sur internet pour un trajet Lyon-Chambéry samedi 19 février 2011, aucun train n'est annoncé entre 8h41 et 15:41. Pourtant, la fiche horaire indique qu'un train est censé partir à 9:41, 10:41, 11:38, 12:41, 13:41 et 14:41. Auraient-ils été supprimés exceptionnellement, sans en avertir les public ? Visiblement non, si on en croit le site Gares en mouvement, où ces trains figurent au départ de Lyon, comme à l'arrivée à Chambéry. Alors ? Et bien, il semble que pour éviter que les Rhônalpins prennent le train, la SNCF a jugé préférable de faire croire qu'ils n'existaient pas.

A propos, pour savoir si un train circule vraiment, c'est expliqué ici.

Dans un communiqué en date du 7 février 2011, la SNCF explique que face au manque de régularité lamentable des TER en 2010, elle a choisi de proposer à ses 30 000 clients, ayant acheté au moins 6 abonnements mensuels TER en 2010, adhérer gratuitement au programme « Club Fidélité TER ». Une mesure comestique pour masquer les vrais problèmes.

Mardi 23 novembre 2010, de 10h30 à 13h00 environ, les associations signataires du courrier relatif aux horaires 2011 des TER ont été reçues par Bernadette Laclais (1ère VP Région), accompagnée de Josiane Beaud (directrice régionale de la SNCF), Pascal Delaitre (directeur régional délégué de la SNCF pour les TER Rhône-Alpes), Bruno Flourens (directeur régional RFF Rhône-Alpes) et leurs collaborateurs, en gare de Lyon Part-Dieu.

7 associations d'usagers des transports, dont l'ADTC Savoie, ont écrit à Christian Monteil, président du conseil général de la Haute-Savoie. Elles contestent les choix du Département pour les investissements sur les infrastructures de transport liées aux JO d'Annecy 2018 : plus de 121 M€ pour l’amélioration du réseau routier et moins de 10 M€ pour le réseau ferroviaire.