La SNCF vient de lancer un nouveau comparateur de mobilité. Pour un nombre encore limité de trajets, on peut comparer le train, le car, le covoiturage, l'avion et la voiture.
Intérêt majeur : ce comparateur est multicritères. On peut comparer non seulement le temps de trajet, mais aussi les émissions de CO2 et le temps utile.
Le temps de trajet est, avec le prix (absent de ce comparateur), un critère classique. Les émissions de CO2 commencent à s'imposer. Mais la vraie nouveauté est le temps utile :
Le temps utile correspond au temps dont le voyageur
dispose à bord d’un train, d’un avion, d’un autocar ou d’une voiture
pour occuper son temps à lire, regarder un film, écrire, jouer,
travailler.
Ce critère est habituellement négligé et il est pourtant très important pour induire un report modal. Le comparateur estime le temps utile à 80% pour le train, 60% pour le car, 50% pour l'avion, 20% pour le covoiturage et 10% pour la voiture. Ces valeurs sont bien sûr contestables dans leur détail, mais ne fait aucun doute que le temps utile est plus important à bord d'un train que d'un voiture.
Un autre critère utile serait l'espace disponible par voyageur, ainsi que la possiblité de se lever, de manger à bord et d'accéder aux toilettes. Là encore, le train serait loin devant ses concurrents.
Plusieurs industriels travaillent actuellement sur le véhicule sans
chauffeur. Le problème semble aujourd'hui plus juridique (qui est
responsable en cas d'accident ?) que technique (les essais effectués en
circulation sont concluants). La pression conjointe de l'offre et de la
demande devrait permettre de de lever ce problème, à plus ou moins brève
échéance. On pourrait alors s'attendre à une révolution de la mobilité
en zone peu dense, celle dans laquelle il est impossible de faire
fonctionner des transports en commun efficaces.
La vitesse et le coût sont-ils les seuls critères de choix d'un mode de transport. Vincent Kaufmann, sociologue à l'EPFL, montre que la question est plus complexe qu'elle n'y paraît.
Yves Crozet, le célèbre économiste des transports, donne quelques avis stimulants dans le numéro 168 de MAIF magazine (juin 2015).
Le problème du pétrole ne vient pas de sa rareté, mais de sa surabondance au regard de la capacité de l'atmosphère à absorber le CO2. Le problème, c'est le CO2, pas le pétrole !
Il y a trop d'automobiles par rapport à l'espace disponible. (…) C'est pour cela qu'il faut des transports collectifs, des deux-roues, de la marche à pied et du covoiturage.
Et enfin, abondance de temps libre : 400 000 heures dans une vie, contre 100 000 il y a cent ans ! « Ah, si j'avais du temps... » : j'entends souvent cette phrase, qui me fait sourire. Il serait plus réaliste de de dire : « Ah si j'étais assez courageux pour mieux arbitrer entre toutes mes activités... »
Rousseau montait aux Charmettes à pied. A son époque, il n'y avait pas
d'automobile et il n'avait pas les moyens de louer une chaise à porteurs
ou une voiture attelée. Aujourd'hui encore, la marche à pied reste une
bonne option. Mais on peut aussi accéder aux Charmettes à vélo (avec ou
sans assistance électrique, suivant ses capacités physiques). Et depuis
peu, il est même possible de garer correctement son vélo, grâce à des
arceaux implantés récemment.
Vous arrive t-il d'imaginer votre rue avec un trottoir plus large, des bandes cyclables ou une voie réservée aux transports en commun ? Streetmix vous permet de jouer avec la coupe d'une rue, dont vous pouvez faire varier la largeur et l'utilisation. C'est en anglais, mais très intuitif.
Par Alain Caraco le mercredi 11 décembre 2013, 21:43
Le site Rome2Rio a pour slogan "Découvrez comment arriver n'importe où par avion, train, bus, ferry et automobile".
Les quelques essais que j'ai pu faire semblent assez convaincants, en tout cas en Europe. Plutôt que de donner directement des horaires et des tarifs précis, le site donne rapidement des approximations assez justes, y compris pour les longs voyages en train. C'est un bon complément au célèbre Seat61.
Par Alain Caraco le lundi 16 septembre 2013, 19:00
Une étude de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne et de
l'Université de Genève montre que les actifs urbains qui ont le choix de
leur mode de transport n'utilisent plus exclusivement la voiture, mais
alternent avec les transports en commun, le vélo ou la marche à pied en
fonction de leurs besoins.
Mon ami Christophe Bérard, PDG de la société de conseil et d'ingénierie en développement durable INDDIGO, est mort victime d'une avalanche dimanche 14 avril 2013. Il était marié et père de quatre enfants, dont un a été blessé par l'avalanche. Mes pensées et mon soutien vont bien sûr à sa famille et aux collaborateurs d'INDDIGO.
Christophe était un écologiste engagé dans la transformation de la société, par la politique comme par l'économie. Ironie du sort, il est mort accidentellement quelques mois après son ami Gilles Boisvert, le premier directeur de l'Agence Ecomobilité. Christophe et Gilles, nous serons nombreux à continuer dans la voie de l'écologie qui agit pour transformer le monde en le prenant là où il est et tel qu'il est.
Les obsèques religieuses de Christophe auront lieu samedi 20 avril 2013 à 15 heures,
en l'église du Sacré-Coeur de à Chambéry, faubourg Montmélian. Un cortège à vélo partira du centre funéraire municipal de Chambéry dès 14 heures.
Par Alain Caraco le mercredi 6 février 2013, 22:03
Cette fin d'après-midi, la neige a surpris les Chambériens. Non pas qu'elle était très épaisse, mais qu'elle rendait glissantes de nombreuses surfaces, rendant la circulation des bus impossible sur les itinéraires en pentes et créant des embouteillages.
Les bus ne desservant plus le campus de Jacob-Bellecombette, j'ai donc dû me résoudre à rentrer à pied, à petits pas, sur des chemins en pente et avec des chaussures de ville. La pointe de mon parapluie m'a servi de bâton de randonnée. J'ai quand même trouvé un trottoir sec, où l'on pouvait marcher sans crainte à grands pas : sous les arcades de la rue de Boigne. Merci Benoît !
Par Alain Caraco le mercredi 5 décembre 2012, 21:40
Je trouve enfin un peu de temps pour signaler deux livres intéressants que j'ai lus il y a plusieurs semaines.
La tentation du Bitume : Où s'arrêtera l'étalement urbain ? d'Eric Hamelin et Olivier Razemon. Rue de l'Echiquier, juillet 2012. ISBN :978-2-917770-32-0. 14,20 €
La Ville Frugale : Un modèle pour préparer l'après-pétrole, de Jean Haëntjens. Fyp, octobre 2011. ISBN :
978-2-916571-67-6. 19,50 €
Gilles Boisvert, directeur de l'Agence Ecomobilité, a été tué dimanche
dernier dans un accident de la circulation. Il roulait à vélo hors
agglomération près de Pontcharra (Isère) quand il a été brutalement
percuté par une Porsche venant en sens inverse, dont le conducteur
aurait perdu le contrôle.
Le site web EPOMM recense la répartition modale des déplacements (voiture, marche, vélo, transports en commun) dans plus de 300 villes européennes.
Deux options sont particulièrement utiles :
Comme toujours dans ce genre d'exercice de compilation, quelques biais restent inévitables (périmètre de la ville, incluant plus ou moins de zone peu dense, année de l'enquête...). Cependant, ce site est un bon outil pour prendre conscience qu'il existe de nombreuses villes européennes où la voiture est un mode de transport subsidiaire.
Les élections législatives de juin 2012 ont été catastrophiques pour Multimodal : je n'ai même pas trouvé cinq minutes pour bloguer depuis mon mot de remerciement aux électeurs au lendemain du deuxième tour, le 18 juin.
En attendant de m'y remettre, je signale ici quelques blogs sur les transports particulièrement intéressants.
Le projet de reconquête de l'axe de la Leysse a été rendu public sur le site web de la Ville de Chambéry, par une exposition à la Foire de Savoie ainsi que lors de réunions en présence de l’équipe Chemetov.
L'ADTC Savoie approuve l'esprit de ce projet, qui vise à réduire la place de la voiture dans le centre de Chambéry, au profit de la qualité de la vie des citoyens, qu'ils soient piétons, cyclistes, usagers des transports en commun ou automobilistes ayant garé leur voiture dans un parking relais.
L'ADTC Savoie estime cependant que la nécessité du pont Gambetta - Cassine n'est pas certaine. Avec ou sans ce pont, la reconquête de l'axe de la Leysse ne permettra plus un transit automobile massif par le centre de Chambéry, et ce, dès le début des travaux. Reporter ce trafic dans les quartiers proches du centre n'est pas une solution.
Le Conseil d’État vient de rejeter la demande d’annulation de la procédure de passation du contrat de partenariat permettant la mise en œuvre de l’éco-taxe poids lourds. Le déblocage du dispositif va permettre enfin à la France de se doter d’un outil efficace de report modal de la route vers le rail.
Le Manifeste pour une ville à 30 km/h vient d'être publié. La rue n’est pas une route. Rues, ruelles, impasses, artères et autres voies de nos villes ne sont pas identiques aux nationales, départementales et rocades.
Dans un choc à 50 km/h, le piéton est tué à coup sûr, alors qu'il a de fortes chances de s’en sortir à moins de 30 km/h. Une limitation à 30 km/h n'allonge que de quelques secondes chaque kilomètre parcouru : négligeable à l’échelle d’un trajet complet. La limitation à 50 km/h doit donc devenir l’exception au lieu de la règle et réservée à des axes de transit.
Par Alain Caraco le dimanche 24 octobre 2010, 17:40
Un couloir bidirectionnel bus + vélos permet de créer un site propre pour les bus et les vélos, en occupant
7 mètres de largeur de chaussée. C'est moins encombrant que deux couloirs unidirectionnels bus + vélo, qui devraient faire chacun 4,5 m,
soit un total de 9 m. Cette solution mériterait d'être étudiée pour les futurs sites propres bus chambériens, notamment avenue Daniel Rops (et aurait pu
l'être avenue du Comte Vert et Boulevard Gambetta).