Fin du pétrole, mondialisation et réchauffement climatique
Par Alain Caraco le dimanche 29 janvier 2006, 21:22 - En vrac - Lien permanent
Un billet de Tristan Nitot, intitulé Quelques réflexions dominicales sur la mondialisation, le réchauffement climatique et la fin de l'ère du pétrole, pose de bonnes questions.
Après avoir présenté chacun des phénomènes dans son billet, Tristan en arrive à la conclusion suivante :
Mais voilà la bonne nouvelle : les trois phénomènes que j'ai listé sont interdépendants, et il n'est pas exclu qu'ils se neutralisent mutuellement.
[...]
Je sais aussi que suivant le caractère de chacun, on va avoir tendance à réagir de façon différente, entre ceux qui vont se dire, Ah, tout va se régler tout seul et ceux, fibre écolo oblige, qui vont hurler qu'il est inconscient de ma part de ne pas tirer la sonnette d'alarme.
Je crois que les deux réactions sont justes. Dans la nature, tout finit généralement par s'équilibrer. Cependant, cet équilibre est atteint plus ou moins vite, et souvent au détriment de certains protagonistes. Le marché régulera certainement ces trois phénomènes, mais au prix de quels dégâts ? Il me semble probable que, dans quelques dizaines d'années, faute d'énergie fossile bon marché à brûler :
- l'homme cesse d'utiliser les pays pauvres comme l'usine du monde, et relocalise l'économie (rapproche les lieux de production des lieux de consommation),
- il limite fortement ses industries polluantes, ses transports et son chauffage et, de ce fait, la pollution et le réchauffement climatique.
Mais, si le virage n'est pas suffisamment anticipé, si le changement est trop brutal, il s'accompagnera très probablement de pénuries, de famines et de guerres. Il pourrait en découler une réduction notable de la population humaine, ce qui pourrait faire baisser la pression sur les ressources naturelles, qui, moyennant quelques siècles de répit, pourraient se régénérer. C'est déjà arrivé plusieurs fois dans l'histoire de l'humanité, par exemple après la chute de l'Empire romain ou au XIVe siècle. Plus probalement, il se peut que ce soit la répétition de catastrophes écologiques, conjuguée à la révolte des plus pauvres, qui provoque une réelle prise en compte des trois problèmes évoqués dans le billet de Tristan, avant la catastrophe généralisée, mais déjà trop tard pour éviter certaines conséquences. Parmi les solutions politiques possibles pour prendre le virage en douceur dès maintenant, certains proposent de taxer encore plus fortement les énergies fossiles.
Un proverbe connu dans les milieux politiques dit que "tout finit par s'arranger, même mal". Et il tient à chacun de nous que les choses aient une chance de "s'arranger, mais bien".
Commentaires
Tiens, je vois que l'on a des sources en commun ;-)
S'informer, réfléchir, discuter, c'est bien mais ne croyez-vous pas qu'il est maintenant plus que temps de passer vraiment à l'action?
Si vous êtes vraiment motivés pour avancer dans la recherche de solutions au problème du réchauffement climatique (qui n'est pas le seul problème, n'oublions pas la biodiversité qui diminue, les océans qui se vident, l'érosion des terres arables, la pollution de l'eau, de l'air, des sols, etc...), je recherche des partenaires (c'est-à-dire des gens comme vous, si, si !) pour développer une organisation engagée dans cette voie: "O".
L'idée: les petits gestes dont tout le monde parle sont insuffisants, il est nécessaire de modifier plus en profondeur notre mode de vie, c'est à dire, entre autres, ne plus prendre l'avion, se passer de la voiture le plus souvent possible (le mieux étant de ne pas en acheter), changer ses habitudes alimentaires (moins de viande, de fraises en février, de raisin d'Afrique du Sud), habiter près de son travail et plutôt dans un appartement en ville, et moins consommer en général...
Rien d'impossible, et pourtant ces changements nécessaires sont très difficiles à accepter parce que contraires au fonctionnement actuelle de notre société, basé sur la production (et donc le travail, l'emploi, l'utilité sociale et le statut qui lui sont associés) et la consommation (et donc l'appartenance à un groupe social et la recherche du prestige) de biens et de services, ce qui s'accompagne toujours ou presque de pollutions diverses. Comme nous avons tous besoin de travailler et que nous voulons tous accéder à une certaine reconnaissance sociale, agir efficacement contre le réchauffement climatique est très difficile, nous n'y arriverons pas si nous ne donnons pas de la valeur sociale (de l'estime, de l'admiration, de l'envie) aux conduites à tenir.
Objectif: renverser la vapeur en valorisant socialement ceux qui agissent de manière responsable (c'est à dire qui cherchent à minimiser leur empreinte écologique), essayer d'imaginer un mode de vie durable et accessible à tous et enfin, ce qui rejoint un peu le premier point, inventer d'autres moyens de cohésion et de valorisation sociale que le travail et la consommation, ou alors les orienter vers des activités environnementalement soutenables.
Si vous êtes intéressé, allez faire un tour sur le site suivant:
jean.chamel.free.fr/o
et n'hésitez pas à me contacter pour plus d'informations en écrivant à contactero@gmail.com
La fin progressive du pétrole
Nous en sommes arrivés à la fin de la croissance de la production mondiale de pétrole, ce qu'on appelle le pic de production (peak oil) ou pic de Hubbert.
Le géologue Hubbert avait calculé en 1956 que le maximum de la production pétrolière aurait lieu en 1970 aux Etats-Unis, ce qui s'est réalisé. De nombreux pays ont déjà atteint leur maximum de production.
A partir de l'année prochaine, la production mondiale de pétrole va décroître à un rythme de plus en plus élevé, que ce pétrole soit "conventionnel" et facile à extraire ou qu'il s'agisse de pétrole dont les conditions d'extraction sont difficiles, très coûteuses, techniquement risquées et aléatoires, très coûteuses aussi pour l'environnement.
Lire : travail-chomage.site.voil...
Une estimation très optimiste prévoit une décroissance de la production de 2 % par an, conduisant à une production réduite de moitié dans 35 ans. Mais la réalité semble devoir être bien différente.
Avec une décroissance progressive de 1%, puis 2% ... 5%, nous aurions une production limitée à 80 % dans 12 ans et à 50 % dans 20 ans.
Certains hommes ( des centaines de milions ) sont respponsables de la famine entrel' Homme et les autres espèces ( monde animal )