Après avoir présenté chacun des phénomènes dans son billet, Tristan en arrive à la conclusion suivante :

Mais voilà la bonne nouvelle : les trois phénomènes que j'ai listé sont interdépendants, et il n'est pas exclu qu'ils se neutralisent mutuellement.
[...]
Je sais aussi que suivant le caractère de chacun, on va avoir tendance à réagir de façon différente, entre ceux qui vont se dire, Ah, tout va se régler tout seul et ceux, fibre écolo oblige, qui vont hurler qu'il est inconscient de ma part de ne pas tirer la sonnette d'alarme.

Je crois que les deux réactions sont justes. Dans la nature, tout finit généralement par s'équilibrer. Cependant, cet équilibre est atteint plus ou moins vite, et souvent au détriment de certains protagonistes. Le marché régulera certainement ces trois phénomènes, mais au prix de quels dégâts ? Il me semble probable que, dans quelques dizaines d'années, faute d'énergie fossile bon marché à brûler :

  1. l'homme cesse d'utiliser les pays pauvres comme l'usine du monde, et relocalise l'économie (rapproche les lieux de production des lieux de consommation),
  2. il limite fortement ses industries polluantes, ses transports et son chauffage et, de ce fait, la pollution et le réchauffement climatique.

Mais, si le virage n'est pas suffisamment anticipé, si le changement est trop brutal, il s'accompagnera très probablement de pénuries, de famines et de guerres. Il pourrait en découler une réduction notable de la population humaine, ce qui pourrait faire baisser la pression sur les ressources naturelles, qui, moyennant quelques siècles de répit, pourraient se régénérer. C'est déjà arrivé plusieurs fois dans l'histoire de l'humanité, par exemple après la chute de l'Empire romain ou au XIVe siècle. Plus probalement, il se peut que ce soit la répétition de catastrophes écologiques, conjuguée à la révolte des plus pauvres, qui provoque une réelle prise en compte des trois problèmes évoqués dans le billet de Tristan, avant la catastrophe généralisée, mais déjà trop tard pour éviter certaines conséquences. Parmi les solutions politiques possibles pour prendre le virage en douceur dès maintenant, certains proposent de taxer encore plus fortement les énergies fossiles.

Un proverbe connu dans les milieux politiques dit que "tout finit par s'arranger, même mal". Et il tient à chacun de nous que les choses aient une chance de "s'arranger, mais bien".