2. L'urbanisme

Une fois défini ce que doit être le réseau principal de transports en commun, il convient d'étudier qui peut y accéder et comment.

2.1. A moins d'un kilomètre d'un point d'accès au réseau principal

Les documents d'urbanisme devraient avoir pour objectif qu'un maximum d'habitants et de lieux d'activité soient à moins d'un kilomètre d'un point d'accès (gare, station) au réseau principal de transports en commun.

La distance d'un kilomètre sur terrain plat est celle que la majorité des gens peuvent parcourir à pied en moins d'un quart d'heure. Il faudra bien sûr rendre ce kilomètre sûr et agréable, qu'il s'agisse d'une rue piétonne, d'une voie réservée aux piétons et aux cyclistes ou d'un trottoir suffisamment large et, dans tous les cas, éclairé. Si le terrain est en pente, on réduira la distance de façon à rester dans la limite des 15 minutes de marche. A l'intérieur de ce rayon d'un kilomètre, la marche à pied sera le mode de déplacement prioritaire, l'automobile n'étant utilisée que pour le transport de charges lourdes ou de personnes à mobilité réduite.

Comme pour les réglementations thermiques ou les normes anti-pollution, on pourrait faire un état des lieux, puis élever la barre progressivement, par exemple 40% en 2015, 50% en 2020, 60% en 2025. Pour atteindre ces objectifs, il faudra à la fois augmenter le nombre de points d'accès au réseau principal et donc le réseau principal lui-même, mais aussi cesser d'accorder des permis de construire dans des zones impossibles à desservir correctement par les transports en commun.

2.2. A moins de trois kilomètres d'un point d'accès au réseau principal

La distance de trois kilomètres sur terrain plat se parcourt facilement à vélo en moins d'un quart d'heure, y compris par une personne sans entraînement. Là aussi, on pourrait envisager des normes progressives : 70% en 2015, 80% en 2020, 90% en 2025, valeur qu'on aura peu de chance de dépasser ensuite.

Dans la zone des trois kilomètres, le vélo sera le moyen de transport privilégié, l'automobile étant réservée au transport des charges lourdes ou des personnes à mobilité réduite. Une attention particulière sera réservée au vélo à assistance électrique, qui permet de s'affranchir des côtes, d'augmenter la distance parcourue en un quart d'heure et de porter plus facilement de lourdes charges.

2.3. Au delà

Progressivement, il ne restera qu'une faible part de la population à plus d'un quart d'heure à pied ou à vélo d'un point d'accès au réseau principal. Peut-être 30% en 2015, 20% en 2020 et 10% en 2025.

Pour un aussi petit nombre de personnes, habitant en zone peu dense, le plus raisonnable sera probablement de continuer à utiliser l'automobile comme mode de déplacement principal !

S'agissant d'une circulation diffuse, il ne sera pas nécessaire de faire de grands axes routiers. Des routes de campagne, bien entretenues mais simples, suffiront amplement. En revanche, des parkings-relais devront être aménagés à proximité des points d'accès au réseau principal de transports en commun, la règle étant d'abandonner sa voiture dès qu'on accède au réseau principal de transports publics.

Suite : 3. L'automobile