Les transports urbains par câble sont bien adaptés à des trajets relativement courts, avec un franchissement important, et peu d'arrêts intermédiaires. Mais, en l'état actuel de la technologie, ils ne sont pas adaptés pour structurer un réseau de transports urbain.

Pour tout savoir sur la question, on peut télécharger gratuitement le très complet guide du CERTU sur les Transport par câble aérien en milieu urbain, qui comprend de nombreux exemples.

Avantages

  • faible consommation d'énergie
  • pas de pollution locale
  • coût d'exploitation faible (personnel, énergie)
  • longue durée de vie (30 ans)

Limites

  • survol des zones habitées interdit
  • distances limitées (tronçons de 5 km maximum)
  • coût élevé et accès difficile des stations surélevées
  • conçu pour les trajets en ligne droite (nécessite une station à chaque virage)
  • fermeture annuelle de plusieurs semaines obligatoire pour maintenance
  • capacité et itinéraire peu évolutifs (il faut viser juste pour les 30 prochaines années)
  • coût d'investissement élevé et financement difficile (et pourtant, le PIB par habitant de la France a doublé depuis les années 1970)

Et Chambéry - La Féclaz ?

La solution la plus crédible semble être un télécabine à 3 câbles (3S) qui partirait de la Cassine (près du centre et de la gare multimodale de Chambéry, mais aussi de la VRU et du futur parking relais), avec deux stations intermédiaires à Pragondran et au Sire, pour arriver au centre de La Féclaz.

La longueur totale étant de l'ordre de 10 km, il faudrait faire deux ou trois tronçons. Des intervenants ont dit qu'on pouvait faire un système sans rupture de charge. Les voyageurs n'auraient pas besoin de changer de cabine aux stations situées entre deux tronçons. Ce sont les cabines qui débraieraient en fin de tronçon, seraient poussées lentement vers le tronçon suivant, puis embraieraient. Je cherche des exemples confirmant la faisabilité de cette technique.

Le principal obstacle à ce type de projet est le coût d'investissement, qu'on peut estimer autour de 40 millions d'euros. En revanche, le coût de fonctionnement est faible. Dans un site comparable, un télécabine de ce genre existe entre la ville italienne de Bolzano et le plateau du Renon. Il permet à la fois  aux habitants de la ville et aux touristes de se rendre à la montagne et aux habitants du plateau de descendre en ville, en évitant une route sinueuse. Si on arrivait à lancer ce projet, il s'écoulerait environ quatre ans entre la décision et la mise en service.

Un petit complément de février 2021, actualisé plusieurs fois entre décembre 2021 et février 2024

A titre de comparaison, voici les ordres de grandeur du coût d'investissement de quelques liaisons par câble réalisées ou en projet depuis la rédaction de cet article :

  • Brest, 420 m, 15 M€ = 36 M€ par km
  • Toulouse, 3 km, 82 M€ = 27 M€ par km
  • Grenoble, 3,7 km, 65 M€ = 18 M€ par km
  • Val-de-Marne, 4,5 km, 132 M€ = 29 M€ par km
  • Flaine (Funiflaine), 5,5 km, 76 M€ = 14 M€ par km
  • Le Fayet - Saint-Gervais (chef-lieu), 1,8 km, 14 M€ = 13 M€ par km
  • Saint-Gervais (chef-lieu) - Le Bettex,  2,5 km, 20 M€ = 8 M€ par km
  • soit un ensemble de 4,3 km évalué à 34 M€ en 2022 et réévalué à 45 M€ en 2023 = 10 M€ par km
  • Bozel - Courchevel, 2 km, 28 M€ = 14 M€ par km. Source : https://c.ledauphine.com/transport/2023/05/16/une-liaison-bozel-courchevel-par-cable-pourquoi-il-faut-y-croire
  • Ajaccio (Angelo), 2,7 km, 36 M€ = 13 M€ par km

Même si les contextes sont différents, une liaison Chambéry - La Féclaz coûterait certainement bien plus que les 40 M€ (10 km x 4 M€) envisagés en 2014.

Enfin, n'ayant pas étudié les projets de transport par câble de l'agglomération lyonnaise, je n'ai évidemment pas formulé d'avis sur leur pertinence.