Le numéro daté du 11 juillet 2007 diffuse le message des lobbies de l'automobile et de l'avion, qui sont les deux moyens de transport les plus consommateurs de combustibles fossiles et les plus émetteurs de gaz à effet de serre. Tous leurs arguments habituels y sont développés, et notamment :

  • Les transports, gages de croissance. Où on explique que le développement de l'automobile, du camion et de l'aviation ont largement contribué au progrès économique et social et qu'il ne faut pas entraver leur progression.
  • Le report modal de la voiture et du camion vers des modes de transport plus écologiques est présenté comme impossible, les gens étant trop attachés à leur voiture et les entreprises à leurs camions.
  • Un entretien avec Ari Vatanen, champion du monde de rallye, député européen, qui explique que l'argent public investi dans les transports en commun ne profite qu'à 5% de la population et qu'il faut investir massivement dans les infrastructures routières.
  • Quatre pages payées par Air France, pour expliquer que l'aviation n'est responsable que de 2 à 3% des émissions de gaz à effet de serre et que c'est donc aux autres modes de transport de faire des efforts en priorité.
  • Il y a ça et là quelques petits mots gentils sur les TGV et les tramways modernes, qui sont présentés comme très performants, mais limités à quelques rares utilisations.
  • Pour finir, une conclusion de Christian Gérondeau, ingénieur général des Ponts et Chaussées, président de la Fédération française des automobile-clubs et porte parole du lobby automobile français, qui déclare « transports et effet de serre : la seule voie réaliste est celle du progrès technique ». En un mot, inutile d'offrir des alternatives à la voiture : il suffit de fabriquer des voitures moins polluantes.

Bref, un florilège de tout ce qu'on peut craindre de pire en matière d'avenir non durable.

Après une première lecture agacée, il est peut-être possible d'avoir une vision plus optimiste de ce cahier publicitaire : si le lobby de l'automobile s'y présente sous la défensive, c'est qu'il se sent menacé par la prise de conscience de l'opinion publique et par l'évolution des politiques publiques.