Selon les statistiques du Ministère de l'équipement, il y avait en France, au 1er janvier 2006, 37 millions de voitures particulières de moins de 20 ans, dont un peu plus de 30 millions de moins de 15 ans, dont 28 millions appartenant à des particuliers. Elles parcouraient une moyenne annuelle de 13 000 km pour celles de moins de 11 ans, 11 000 km pour celles de 11 à 15 ans et 7 000 km pour celles plus âgées. Tabler sur un moyenne pondérée de 12 000 km ne devrait pas être très loin de la vérité. Selon les statistiques de l'Insee, il y avait en France, au 1er janvier 2006, 63 millions d'habitants. Prenons de chiffres ronds : 30 millions de voitures parcourent en moyenne 12 000 km par an pour 60 millions de Français. Cela fait une moyenne de 6 000 km en voiture par français et par an.

Venons en à une échelle approchée, celle de mon ménage. Nous sommes cinq et avons une seule voiture. Il y a cinq ans, elle roulait 19 000 km par an, soit 3 800 km par an et par personne, soit environ les deux tiers de la moyenne française. Ce n'était déjà pas si mal.

Aujourd'hui, elle roule moins de 7000 km par an, soit une moyenne inférieure à 1 500 km par an et par personne, soit quatre fois moins que la moyenne nationale. Avons-nous un sentiment de privation de mobilité ? Même pas ! Nous évitons simplement les déplacements inutiles (ne pas aller chercher loin ce qu'on peut trouver près) et utilisons en priorité d'autres moyens de transport, moins polluants et moins émetteurs de gaz à effet de serre (train, bus, tram, métro, vélo, marche à pied) et la voiture seulement lorsque ces autres moyens de transport sont inexistants ou vraiment très peu pratiques.

Avec cet exemple, on voit que le « facteur 4 » a pu être atteint par une combinaison de la sobriété (réfléchir avant de parcourir des kilomètres inutiles) et de l'efficacité (utiliser des moyens de transports plus efficaces que la voiture), sans même recourir à l'innovation technologique. Il reste donc une marge de progression pour l'efficacité de la voiture due à l'innovation technologique (une voiture qui consommerait et polluerait moins) et pour les énergies renouvelables. Tant mieux, car, du fait de l'accroissement de la population mondiale, il faudra probablement réduire nos émissions de gaz à effet de serre d'un facteur bien supérieur à quatre !