Dans son numéro 433, du 17 octobre 2007, Ville & Transport Magazine interroge Eric Chareyron, directeur markerting du groupe Keolis. Celui-ci explique que les rythme de la société ont beaucoup changé. Un adulte sur deux vit sans enfant et est donc peu concerné par les rythmes scolaires. Les deux-tiers des salariés commencent ou finissent leur journée en dehors des heures de pointe. Les collégiens, lycéens et étudiants peuvent finir avant 17 heures plusieurs fois par semaine. Près de 80% des salariés peuvent choisir librement leurs jours de RTT. Il y a aussi les 10 millions de retraités, les demandeurs d'emploi et les femmes et les hommes au foyer. Au total, c'est près de 80% de la population qui est amenée à se déplacer en heures creuses, là où l'offre de transports publics est faible, voire inexistante. On s'étonnera ensuite que ceux qui ont le choix préfèrent la voiture.

De même, Eric Chareyron explique qu'une partie de la clientèle potentielle des transports publics est rebutée par la complexité de l'offre : horaires, voire itinéraires, différents en période de pointe, en période creuse, le samedi, le dimanche, en soirée, en période de vacances scolaires... Pour lui, « toutes les opérations de simplification de de l'offre se traduisent par des gains de fréquentation significatifs, même avec un nombre de trajets inchangés ». Une des raisons du succès des tramways qui remplacent les bus est la lisibilité de l'itinéraire et la garantie d'une fréquence suffisante.

Le cadencement des horaires offrant une trame lisible sept jours sur sept est indispensable. Si le trafic le justifie, ce service de base peut être renforcé en heures de pointe.

Pour les TER, un passage par heure, de 6 heures à 22 heures est une bonne trame de base. Pour une desserte de pays, cela peut suffire. En milieu périurbain, il faut généralement une fréquence supérieure, du lundi au vendredi, le matin et en fin d'après-midi. En milieu urbain, la fréquence d'une ligne principale peut être de 10 minutes toute la journée, quittre à descendre à 5 minutes à certaines heures. C'est à ce prix que les personnes qui ont le choix considéreront les transports publics comme une alternative crédible à leur voiture.